top of page
Brunet (3)a.JPG

Présentation :

Le Renard roux (Vulpes vulpes), également nommé Renard commun, ou Goupil est le renard le plus répandu en Eurasie, Afrique du nord, Australie et Amérique du nord. C’est un mammifère au pelage roux marqué de blanc, sous le ventre et la gorge.

Classé dans l’ordre des carnivores, son régime alimentaire est cependant omnivore. Il se nourrit de rongeurs, de lapins, mais aussi d’insectes, de poissons, de fruits et de baies. C’est un opportuniste très rusé, ce qui lui permet de s’adapter facilement à toutes les situations. Il possède un mode de vie « aménageable », qui va du couple avec les jeunes de l’année, jusqu’à des petits groupes de quatre à six individus, dans les régions où les proies sont abondantes.

Nom (genre espèce) : Vulpes Vulpes

Famille : canidés

Ordre : carnivore

Classe : mammifère

Identification : silhouette svelte, museau pointu et fin, oreilles dressées, queue touffue, pattes plutôt courtes, mœurs nocturnes

Taille : longueur totale 1,25m, hauteur au garrot de 35 à 40 centimètres.

Poids : 6/7 kilos jusqu’à 13 kilos

Répartition : Amérique du nord, Europe sauf Islande et Crète, Afrique du nord, Moyen-Orient, Asie mineure, Asie centrale, Sibérie, Japon, Chine, le Nord de l’inde, et de l’Indochine, l’Australie

Régime alimentaire : omnivore

Structures sociales : la structure sociale chez le renard est familiale et en principe basé sur le couple, mais un mâle peut avoir plusieurs femelles.

Maturité sexuelle : 10 mois

Saison de reproduction : elle varie selon la latitude et elle est plus précoce au sud qu’au nord. En Europe elle se situe entre janvier et février

Durée de gestation : de 51 à 53 jours

Nombre de jeunes par portée : 5 en moyenne jusqu’à 12

Poids à la naissance : de 85 à 125 grammes

Longévité : le renard peut vivre  jusqu’à  l'age de 9 ans,

mais il vit en moyenne de 3 à 4 ans

Statut de renard roux :

Juridiquement le renard roux est classé espèce pouvant occasionner des dégâts, anciennement intitulé « espèce nuisible », dans la quasi-totalité des départements français, à l’exception de la Savoie et de la Corse du sud.

Légalement, quatre raisons peuvent être invoquées pour inscrire le renard sur la liste départementale des espèces espèce pouvant occasionner des dégâts :

1°) L’intérêt de la santé et de la sécurité Publiques.

 

2°) La protection de la flore et de la faune.

 

3°) La prévention des dommages importants causés aux activités agricoles, forestières et aquacoles.

 

4°) La prévention des dommages importants à d’autres formes de propriété.

 

La protection de la flore et de la faune 

 

Si la prédation exercée par le renard sur les oiseaux nichant au sol, comme le busard cendré et le râle des genêts, est souvent invoquée pour justifier son placement dans les espèces nuisibles, différentes études montrent qu’elle est très occasionnelle et ne représente nullement une menace pour ces espèces, contrairement à la destruction par l’homme de leur habitat.

 

Sont régulièrement évoqués également, les dégâts que le renard pourrait causer à la petite faune sauvage. Entendu par là, majoritairement, le gibier des chasseurs (perdrix, faisans, lapins, lièvres…)

S’il est vrai que le renard peut consommer des espèces dites « gibier », aucune étude ne démontre que la diminution de ces populations serait essentiellement due à la prédation du renard. Au contraire, Mayot et al (2009)1 démontrent que la mortalité de cette petite faune sauvage est directement liée à l'agriculture intensive qui fait disparaitre les haies, les friches et laboure les prairies, pour aboutir à une uniformisation des paysages qui de surcroît subissent l'usage immodéré des pesticides. En France, Mastain et al. (2011)2 rapportent de nombreux cas de mortalité de perdrix et de diverses espèces de colombidés liés à l’épandage de pesticides ayant pour principe actif l’imidaclopride.

Plus récemment, l’ONCFS (organisme d'état) rapporte dans un communiqué du 13 février 2018 que l’imidaclopride en traitement de semences, expose régulièrement les oiseaux sauvages granivores. Les effets provoqués par ces expositions peuvent entraîner des mortalités directes par intoxication et indirectes, en induisant des troubles comportementaux.

 

Knauer et al., (2010)3 dans une étude réalisée dans l’ouest de l’Allemagne, ont analysé l’impact de la prédation du renard sur le lapin de garenne, la perdrix grise et le lièvre d’Europe en travaillant sur des données acquises durant 41 ans. Les auteurs concluent que l’amélioration des habitats serait bien plus efficace que la régulation des populations de renards pour restaurer les populations de lièvres, lapins et perdrix. 

 

La prévention des dommages importants à d'autres formes de propriété

 

On accuse le renard d'être un mangeur de poule. Si effectivement, l’occasion se présente, son caractère opportuniste le conduira à s'attaquer au poulailler. Malgré tout, l'éliminer systématiquement ne sert absolument à rien, un renard mort c'est un territoire vide et un territoire vide sera immédiatement réoccupé. Il faut donc construire des poulaillers à l'épreuve du renard.

 

 

Le monde cynégétique lui reproche de pulluler.

On entend souvent dire par les adeptes de la régulation qu’il y a trop de renards, que ces derniers prolifèrent voire qu’ils pullulent, que l’espèce n’est pas régulée en dehors de la chasse. La réponse à ces certitudes péremptoires devient évidemment : il faut réguler ! Bien qu’aucun chiffre ne soit donné, on nous dit que non seulement l’espèce prolifère mais en plus de façon excessive ! 

Bien évidemment toutes ces affirmations ne sont aucunement fondées, ni étayées et ne relèvent que d’appréciations personnelles qui n’ont aucune valeur.
 

La circulation routière, un facteur à ne pas négliger

Les populations de renards roux payent un très lourd tribut à la circulation. Nul doute que ce facteur représente une cause de mortalité très importante dont il convient impérativement de tenir compte.

La gale sarcoptique

Le renard est, comme toute espèce, naturellement victime de maladies.
La gale sarcoptique, dermatose parasitaire liée à un acarien Sarcoptes scabiei, est une autre maladie mortelle pour le renard qui peut se traduire par une très forte diminution des populations (Henriksen et al. 1993)19.

L’autorégulation chez le renard

Les études scientifiques réalisées à ce sujet démontrent une autorégulation chez ce dernier, à l’instar de très nombreuses autres espèces animales. "L’autorégulation" s’inscrit le plus souvent dans une combinaison de facteurs environnementaux (ressources alimentaires et sites de reproductions Englund (1980)17 ; Gortazar et al (2001)18 et de facteurs comportementaux propres à l’espèce.

Différentes études ont montré que dans une population de renards, toutes les femelles n’ont pas accès à la reproduction, autrement dit, toutes les femelles ne produisent pas de portées (Ruette et Albaret (2011)4, Vos (1995)5, Lloyd (1968)6, Macdonald(1977)7. Au-delà de la littérature scientifique, l'autorégulation de l'animal peut se vérifier sur différents territoires où il n'est plus chassé. En France, dans la ville de Strasbourg et dans les Réserves Naturelles Rhénanes (plusieurs milliers d'hectares), le renard n'est plus chassé depuis plus de 30 ans. Dans le canton de Genève en Suisse, l'interdiction de la chasse a été votée il y a 40 ans. Les populations de renards n'ont jamais explosé et Dandliker (2015)20 rapporte une densité de lièvres importante de 15 individus au km2 sur ce territoire. On peut facilement imaginer que si ces politiques de préservation de l'espèce mises en place depuis plusieurs décennies avaient induit des problèmes sanitaires ou environnementaux, elles n'auraient bien évidemment pas été maintenues. 
Plus récemment, c'est le Luxembourg qui a pris la décision de fermer la chasse aux renards, et le premier retour d’expérience ne fait pas mention d'augmentation de la population mais révèle par contre un sexe ratio équilibré, des animaux en bonne santé, et un pourcentage de charges parasitaires transmissibles à l'homme moins élevé que dans certains départements de l'Est de la France (Gouvernement du Grand-Duché du Luxembourg, 2017).

Ces exemples tendent à démontrer s’il en est besoin, qu’il est erroné de nier l’existence de processus biologiques et/ou comportementaux permettant de moduler les populations.

 

L'intérêt de la santé publique

 

Les maladies transmissibles à l’homme dont le renard peut être le vecteur involontaire sont souvent citées pour justifier sa « régulation ». Cependant, l’histoire nous montre que si la France est indemne de rage depuis 2001, c’est qu’elle y est parvenue grâce à la vaccination orale par hélicoptère et non suite aux pressions drastiques exercées sur la population vulpine Aubert(1999)8. Aujourd’hui, l’échinococcose alvéolaire est souvent évoquée, faisant fi des études scientifiques qui montrent que les campagnes d’abattages, provoquent la dispersion des juvéniles plus sensibles aux maladies et ont un effet contre-productif sur la prévalence de cette maladie ; alors que le recourt aux appâts antitelmiques a démontré son efficacité pour lutter contre cette zoonose Deplazes et al-(2004)9, Comte et al (2017)10 

 

Le renard est un animal utile 

En chassant entre 3000 et 6 000 rongeurs par an chaque renard se montre un allié précieux pour le monde agricole, permettant des économies pouvant aller jusqu’à 3000 € par an. Sa présence évite l’utilisation de la bromadiolone qui, de par tous les dégâts collatéraux occasionnés sur la faune et les espèces protégées en déclin, est un non-sens écologique.

En complétant son régime alimentaire par des fruits et baies sauvages, il participe activement à la dissémination d’essences d’arbres Serafini et Lovari (1993)11, Grünewald et al.(2010)12, Guitián et Munilla I.(2010)13, Lopez-Bao et Gonzalez-Varo (2011)14

 

Le renard et un allié précieux pour lutter contre la maladie de Lyme

 

Levi et al. (2012)15 dans une étude publiée dans « Proceedings of the National Academy of Sciences » font coïncider une augmentation de la maladie avec un large déclin du renard roux.

Hofmeester et al. (2017)16 dans une étude publiée dans la revue scientifique Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences démontrent que le nombre de larves de tiques diminuent lorsque l’activité de prédation du renard roux et de la fouine sur les petits rongeurs (hôtes intermédiaires de l’infection) augmente. Pour éviter l’effet cascade, cette dernière étude appelle à mieux protéger les prédateurs tels que le renard roux en limitant leur persécution à travers l’Europe.

Nous souhaitions attirer l’attention sur la portée majeure de ces études. Le nombre de Français qui ont conscience du rôle sanitaire et écologique du renard est en constante augmentation, ainsi près de 300 000 personnes ont déjà signé une pétition nationale pour demander à ce qu’il ne soit plus considéré comme « nuisible ».  

Pétition " Renards Nuisibles, vraiment ?" : 

 

 

 

 

Sylvie Baschung.jpg
Corinne Rolland.jpg

© Corinne Rolland

© Sylvie Baschung

 © Joel Brunet

bottom of page