Ce Goéland Leucophée juvénile a été retrouvé à Castelnaudary pétrifié au sol sous des tables de pique-nique par Dominique Edouard, membre du Collectif Nature et Vivant. Après avoir constaté que ce jeune oiseau, nullement farouche, était incapable de s'envoler, Dominique a contacté Corinne la fondatrice du Collectif afin d'obtenir plus d'informations sur la meilleure façon de l'aider. Après avoir vérifié que ses parents n’étaient nullement dans les parages pour le ravitailler et que les résidants aient confirmé qu’il était resté, ainsi, figé pendant plusieurs heures, la décision fut prise de rapatrier le Goéland sur Toulouse. Là bas, il pourra trouver différentes possibilités d’accueil en fonction de son état de santé.

Dominique, qui n'était pas équipé du matériel nécessaire pour une telle distance en voiture, a bénéficié de l'aide de résidents bienveillants qui lui ont fourni un carton pour sécuriser le Goéland. Celui-ci fut alors baptisé par Dominique « Pioupiou de Castelno ».

A son arrivée à Toulouse, les centres de soins étant fermés, Pioupiou de Castelno a passé sa première nuit chez Corinne. Un rapide check-up a confirmé à la fondatrice du Collectif que l'oiseau était en parfaite santé et qu’il ne réclamait aucun soins particuliers. De nombreux échanges entre Corinne et Jean Joachim, ornithologue référent du Collectif, ont permis de déterminer le lieu de destination le plus adapté à un apprentissage du vol et de l'autonomie pour ce jeune oiseau. Une des volières de réadaptation du centre de soins de Mazères fut choisie. Le transfert sera effectué dès que Jean pourra se libérer de ses obligations et que l'on aura confirmation de la possibilité d’une prise en charge.

 

En attendant, Pioupiou de Castelno est resté au domicile de Corinne qui a commencé à l'aider pour muscler ses ailes. Se faisant, elle s'est rendu compte que le profil des rémiges secondaires n'était pas symétrique. Un rapide coup d'œil lui a permis de constater avec effroi, que les rémiges secondaires de l'aile droite avaient été coupées au ciseau pour interdire à l’oiseau toutes ses capacités de vol. Ce Goéland était resté prostré au sol et incapable de voler à cause de la main de l'homme. Un être humain l'a sans doute découvert tout petit et élevé à la main puis a décidé de l'empêcher de voler ; possiblement pour le garder comme animal de compagnie, sans se soucier de ses besoins élémentaires de vie, ni de la législation relative à la détention d'animaux sauvages. C'est  ainsi que notre Goéland a été retrouvé prostré aux pieds de tables de pique-nique dans l’impossibilité de s'envoler pour échapper à un éventuel prédateur... Aujourd'hui, sans la perspicacité et la bienveillance de Dominique Pioupiou de Castelno serait probablement mort.

Si nous n’avions pas eu accès aux immenses connaissances de Jean, notre ornithologue, les plumes secondaires coupées de l’aile droite, auraient pu condamner notre pauvre Goéland à rester au sol durant de longs mois jusqu’à sa prochaine mue. Jean a alors conseillé l’ablation d’une plume coupée sur deux, afin d’initier immédiatement la repousse du plumage.

L’exérèse a aussitôt été réalisée par le Dr Fabien Berthe, de la clinique vétérinaire de l'Orangeraie et aussi l'un des vétérinaires référents du Collectif, sous anesthésie gazeuse, de manière à éviter toute douleur et stress pour Pioupiou de Castelno. Après l'intervention, notre petit protégé a regagné le domicile de Corinne dans l'attente de son transfert, effectif le vendredi suivant avec Jean, vers le centre de soins de Mazeres.

A l'heure où nous écrivons ces lignes, Pioupiou de Castelno profite de son temps de réhabilitation en attendant la repousse de son plumage dans l'une des grandes volières de réinsertion de Mazères.

 

A suivre, son premier envol vers sa vie de Goéland libre…

 

Si vous trouvez un animal sauvage blessé, malade ou trop jeune pour subvenir à ses besoins, ne vous improvisez pas soigneur, prenez immédiatement contact avec le centre de soins le plus près de chez vous. Celui-ci vous guidera dans les gestes à effectuer afin de lui emmener dans les meilleures conditions et le plus rapidement possible l’animal en détresse.

 

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MERCI POUR EUX