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Présentation :

 

Le blaireau Européen, de son nom scientifique (Meles Meles), est le plus gros des mustélidés. Animal organisé en clans sociaux, de mœurs nocturnes et crépusculaires. Excellent terrassier, il est capable de creuser des galeries pouvant mesurer jusqu’à 20 mètres de longueur et atteindre une profondeur de 4 mètres.

  • Nom (genre-espèce) : Meles-Meles

  • Famille : Mustelidae

 

  • Sous famille : Melinea

  • Ordre : carnivore

  • Classe : mammifère

Identification :

 

Il présente un corps trapu, court sur pattes, et peut atteindre 80 centimètres de long. Sa silhouette est massive, sa tête blanche est barrée  par deux bandes longitudinales noires qui englobent les yeux. L’extrémité des oreilles est blanche, la queue touffue et les pattes plutôt courtes.​

 

  • Taille : 68 à 80 cm

 

  • Poids : 8 à 12 kilos

 

  • Longévité : 10 à 14 ans

Répartition :

 

Autrefois largement répandu en Eurasie, on le trouve aujourd’hui de façon éparse, confiné ​à certaines forêts en bordure de haies et plus rarement en milieu ouvert. Cette répartition dispersée et erratique pourrait être due à la pression de la chasse, mais également à la disparition de son habitat.

 

Régime alimentaire :

 

Omnivore, il se nourrit surtout d’insectes, de rongeurs, de batraciens, lombrics, reptiles et même des végétaux, fruits, fruits secs, racines et tubercules.

Structures sociales :

 

Cet animal, initialement présenté comme solitaire, est en fait un solitaire qui vit en groupe ou, plus particulièrement, en clans. Il peut s’avérer très territorial sur les secteurs où sa population est dense.

Maturité sexuelle : 2 ans

Saison de reproduction :

 

La reproduction s’effectue principalement du mois de janvier au mois de mars. L’ovule fécondé présente la particularité de rester en attente pendant 10 mois avant de se fixer dans l’utérus (ovo-implantation différée). La période de gestation effective ne dure donc que deux mois environ. Les petits naîtront l’année suivante de janvier à avril avec un gros pic des naissances en février..

 

 

Nombre de jeunes par portée : 2 à 3 Blaireautins

 

Statut du blaireau :

 

Le blaireau est classé dans l’annexe III « Espèces de faune protégées dont l’exploitation est réglementée » de la convention de Berne (décret n° 90-756 du 22 août 1990) et strictement protégé dans la plupart des pays européens, comme la Grande-Bretagne, le Luxembourg, la Belgique, les Pays-Bas, le Portugal, l’Espagne, l’Italie, la Grèce, le Danemark, l’Irlande.

 

En France, le blaireau est déclaré « Espèce chassable », à l’exception du département du Bas-Rhin où il est protégé depuis 2004, sans que cela ne pose de problèmes. Dans les autres départements, pour justifier sa chasse, les préfets évoquent toujours les mêmes motifs, aujourd’hui largement contestables comme, par exemple, un risque de transmission de la tuberculose bovine, de prétendues nuisances pour le milieu agricole et des atteintes à la sécurité, en raison de son comportement de terrassier.

Nuisances pour les infrastructures humaines :

 

Concernant les dégâts occasionnés par les terriers aux infrastructures humaines, les tentatives de régulation des blaireaux, de par les mouvements de population qu'elle engendre, font qu’un territoire inoccupé est immédiatement réinvesti par un autre clan. D’où l’inefficacité, voire un effet contreproductif de ce type de démarche. Alors qu’il existe des méthodes alternatives et pérennes, comme l'utilisation sur les terriers concernés de répulsifs olfactifs ou/et la pose de sas anti-retour en association avec l'installation de terriers artificiels. Ces solutions alternatives présentent deux avantages:

1.      Elles préservent les infrastructures humaines tout en conservant le clan existant sur son territoire qu'il continuera à défendre.

2.      Elles évitent toute nouvelle intrusion et donc de nouveaux dégâts. «A titre de comparaison, on peut noter que les Pays-Bas, où les digues sont essentielles, ont classé le blaireau comme espèce protégée, montrant ainsi qu’il est possible de concilier l’entretien des digues et l’existence du blaireau», remarque le CSPNB. (Sources : CSPNB 2 Juin 2016)

 

Tuberculose bovine :

 

Si effectivement le blaireau peut être porteur de la tuberculose bovine, les scientifiques ont clairement démontré qu’il n’existait pas de foyers tuberculiniques au sein de la faune sauvage. Dans certains pays, dont la France, des populations sauvages affectées par la tuberculose bovine ont été détectées, sans que leur rôle épidémiologique ne soit établi. Il est donc difficile d’affirmer si ces cas peuvent devenir des réservoirs pérennes et dans quelle mesure ils représentent une menace pour les animaux d’élevage (Gortazar et al. 2012).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans les zones où la maladie circule au sein des élevages bovins, pour protéger les troupeaux sains d’une trop grande proximité avec de supposés blaireaux contaminés, des solutions alternatives peu coûteuses existent.

 

Les nuisances pour le milieu agricole :

 

Le blaireau est un animal omnivore, il lui arrive parfois de goûter aux champs de céréales ou aux grains de raisin dans les vignobles. Pour cette raison, il n’est pas aimé des agriculteurs. Cependant, d’après l’office national de la chasse ONC (bulletin mensuel numéro 104) il est mentionné: « les dégâts que peut faire le blaireau dans les cultures ne sont gênants que très localement (…) et il suffit de tendre une cordelette en duite de répulsifs à 15 centimètres du sol pour le dissuader de goûter aux cultures humaines ».

Les agriculteurs lui reprochent aussi de creuser des galeries qui s’affaissent sous le poids des tracteurs... Que dire alors des profondes fosses laissées après le passage des déterreurs ?

 

La capture des blaireaux à des fins de surveillance sanitaire :

Concernant la surveillance de la tuberculose bovine qui infecterait des blaireaux à proximité des élevages de bovins touchés par la maladie, la collecte et l'analyse systématique des animaux retrouvés morts ou mourant est à privilégier. Les campagnes de tirs et de prélèvements par piégeage supplémentaires ne sont absolument pas nécessaires. Dans son avis publié lundi 2 juin 2016, le CSPNB met sérieusement en cause ces pratiques, et les motifs invoqués: «ni le risque d’infection tuberculeuse en France ni les dégâts qui seraient causés aux cultures ne justifient un abattage massif de blaireaux. La règlementation devrait proscrire et pénaliser les méthodes d’abattage inhumaines, encourager l’exploration de voies alternatives à l’abattage, et, dans le cas de la tuberculose, permettre la vaccination des blaireaux même dans les régions où la prévalence de la maladie est encore faible.». D’autres espèces, dont le cerf et le sanglier, constituent des réservoirs plus importants de la maladie, note le CSPNB, et qui est favorable à une approche vaccinale «même dans les régions où la prévalence de la maladie est encore faible». (Source : CSPNB juin 2016)

La vénerie sous terre :

Cette chasse particulièrement barbare et cruelle, consiste pendant des heures à acculer des familles entières de blaireaux, dans leurs terriers avec des chiens qui n'hésitent pas à mordre les animaux terrorisés pour finir par les déterrer et les en extraire avec des pinces pour les achever à coups de pelle, de dague, ou au  fusils. Cette « vénerie sous terre » interdite dans la plupart des pays européens, inflige de profondes souffrances aux animaux qui se retrouvent prisonniers dans un état de stress extrême, pendant les longues heures nécessaires à leurs bourreaux pour réussir à les atteindre. Ils sont ensuite extraits sans ménagement du terrier qui a été leur logis pour être achevés souvent dans des conditions immondes. On a pu observer que dans certains cas les petits blaireaux étaient donnés vivant aux chiens qui les tuaient à coup de morsures. Chaque année, en plus de la période de tir, des projets d’arrêtés préfectoraux soumis à consultation publique en accord avec la législation en vigueur demandent l'autorisation de période complémentaire de « vénerie sous terre » à partir du 15 mai.

Ces périodes supplémentaires, tout comme la période « légale » de tirs autorisée jusqu’au 29 février, causent potentiellement la mort des mères gestantes et, à ce titre, ne devraient en aucun cas être autorisées, en particulier si on se réfère à l’article L424.10 du Code de l’environnement, qui vise à préserver la future génération : « Il est interdit de détruire (…) les portées ou petits de tous mammifères dont la chasse est autorisée »). En effet les jeunes blaireaux de l’année ne sont pas entièrement sevrés lors de ces périodes de chasses complémentaires et dépendent encore des adultes, comme l’a démontré Virginie Boyaval, éthologue spécialiste du blaireau  dans une étude dénommée « Contribution à l’étude de la reproduction des Blaireaux Eurasiens (Meles meles) et de la période de dépendance des blaireautins en France».

La vénerie sous terre est une pratique extrêmement invasive pour le biotope. Le fait de déterrer les blaireaux dégrade énormément les terriers ce qui n'est pas sans conséquence pour les autres espèces qui partagent aussi cet habitat, Chat forestier (Felis silvestris), Salamandre tachetée (Salamandra salamandra) ou chiroptères. En effet, ces derniers pendant la période de septembre/octobre à fin avril peuvent utiliser les terriers comme en atteste cet extrait : « Le Petit rhinolophe hiberne dans des gîtes souterrains (mines, caves, sous-sols ou même terriers de Renard ou de Blaireau » source Atlas des Mammifères de Bretagne éd. 2015. Le programme "CHIROTERRIER" réalisé par Virginie Boyaval et l'association Méles France à obtenu la preuve (images à l'appui) "que les chauves-souris peuvent vivre dans les terriers de blaireaux (en terre ou rocheux), parfois occupés par ces derniers. Une cohabitation est donc réelle entre ces espèces". Détruire les terriers de blaireaux c’est aussi détruire l’un des habitats d'espèces protégées. Le conseil de l'Europe "La conservation et la gestion du Blaireau d'Europe (Meles, Meles)" De Huw I. Griffiths, David H.Thomas (1998) préconise l’interdiction la destruction des terriers : « Le creusage des terriers, à structure souvent très complexe et ancienne (Roper,1992), , a non seulement des effets néfastes pour les blaireaux, mais aussi pour diverses espèces cohabitantes, et doit être interdit. »

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  © Joël Brunet

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 © Joël Brunet

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